Le développement précoce du sens des responsabilités

Lou est originaire du Sud-Ouest de la France. Ses parents étaient issus de milieux sociaux à l’opposé. Du côté paternel, son grand-père, sans formation initiale, a gravi progressivement les échelons de la société : comptable, puis expert-comptable, avant de devenir l’un des notables de sa région. Parti de rien, il s’est toujours refusé à réaliser le moindre emprunt : il a ainsi bâti un patrimoine immobilier qu’il a toujours financé « comptant ». De son côté maternel, ses grands-parents n’ont jamais payé d’impôt de leur vie. Cette union hétéroclite lui a permis de grandir dans une famille simple où le sens de la Famille et la valeur du Travail constituaient des piliers. L’éducation dont elle a bénéficié lui a ainsi permis de prendre conscience que sa « seule dot serait son travail » comme ses aïeux le répétaient à sa maman.

Cette même maman qui a dû fuir la Lorraine pendant son enfance à cause de la guerre qui sévissait et qui fut profondément marquée à son retour « au domicile » constatant que son village et sa maison avaient été détruits par les bombes et les flammes. Cette étape cruciale est la genèse d’une appétence très forte pour l’immobilier afin de « disposer d’un toit sur la tête en toute circonstance ».

Après un brillant parcours scolaire, Lou souhaite poursuivre un cursus d’études supérieures commerciales. Elle poursuit donc une Prépa HEC suivi de l’EM LYON. Très tôt, à l’âge de 18 ans, elle sera confrontée à de lourdes responsabilités : à la suite d’un drame touchant sa mère et son frère, elle doit assister ses proches au quotidien et prendre les décisions pour sa famille entière. Elle développe ainsi à l’aube de sa majorité la capacité à prendre des décisions dans la tourmente. Qualité qui sera plus tard reconnue dans le monde du travail sous l’appellation de soft skills.

Au terme de cette étape formatrice et après avoir obtenu le diplôme qu’elle convoitait, elle initie un stage de 3 mois au sein d’une société du CAC 40. Ses premiers salaires lui permettent de considérer l’argent comme une manière de se faire plaisir. Dans son enfance, les sorties familiales au restaurant se faisaient rares malgré un attrait certain pour la gastronomie. Alors, à l’aide de ses premiers traitements, elle décide d’inviter toute sa famille dans un établissement triplement étoilés. L’argent a d’autant plus de saveur lorsqu’il sert à se faire plaisir avant tout !

 

Une carrière européenne riche en évolutions

Les études et les stages finis elle se dirige vers la capitale afin de rejoindre une nouvelle société du CAC 40. Elle enchaînera différents postes comprenant des responsabilités majeures. Elle sera à l’origine de l’invention de certaines marques très connues qui occupent encore aujourd’hui les rayons frais des plus grands réseaux de distribution. Son parcours est également synonyme de réévaluation régulière de sa rémunération. Se remémorant les consignes de sa maman 10 années plus tôt, elle achètera très vite son premier bien immobilier : un appartement dans le 13e arrondissement de PARIS.

Cette période est également l’occasion pour elle de découvrir plus largement les alternatives existantes en matière de placements financiers. Par exemple, elle jouira de l’attribution d’actions gratuites du groupe pour lequel elle travaillait.

De fil en aiguille, elle gravit les échelons professionnels et réalise une carrière particulièrement riche en déplacements (Paris, Strasbourg, Amsterdam, Lyon, …) et fut ainsi confrontée à 17 déménagements en une courte période. En 2003, après avoir donné naissance à deux filles, construit une nouvelle maison, puis divorcée, elle fait face à un grave accident de santé. Son diagnostic vital étant alors engagé, elle prend conscience à cet instant que « ses jeunes filles auraient pu la perdre ». Partant de cette nouvelle étape, elle s’intéresse de plus en plus à la gestion de son patrimoine avec une ambition sans équivoque : « mettre à l’abri sa famille car nul n’est immortel ! ».

Cette prise de conscience l’amène à rencontrer un Notaire pour rédiger un testament. Fort de revenus salariés conséquents à l’époque, ses objectifs sont également guidés par une volonté forte de défiscalisation, sujet particulièrement en vogue dans les années 2000. Formatée à une conception très immobilière de la gestion patrimoniale, elle multipliera les investissements immobiliers : monuments historiques, nue-propriété, appartement de rapport, … Sur le plan financier, elle connaîtra également les remous de la bulle internet et en ressortira affectée. Cette construction patrimoniale passe également par l’ouverture de différents contrats d’assurance-vie dans la continuité de son projet de vie : protéger à tout prix ses enfants. Ce dictat la guide dans tous ses projets ce qui en devient presque pesant pour elle.

Dans le cadre d’une nouvelle mutation, en Suisse cette fois-ci, elle prend la direction générale d’une entité d’un grand groupe international. Parallèlement, sa conception de l’argent évolue. D’une source de plaisir, Lou réalise que l’argent gagné est également un signe d’impact. Partie de peu, elle porte son projet familial avec l’ambition d’être simplement libre : l’héritage de la voie poursuivie par son grand-père en son propre temps. Ses responsabilités et l’intensité de son travail la conduisent à disposer d’une rémunération significative. Elle en profite pour acquérir un pied à terre à la montagne, dans la station qu’elle aimait durant son enfance. Un projet qu’aurait rêvé s’offrir son grand-père !

Enfin, il lui est proposer de diriger une grande entreprise Française (3 usines, 1 500 personnes). L’entreprise de ses rêves ! Mais elle réalise qu’elle y a finalement une autonomie restreinte, dans un groupe ankylosé par le micro-management et le contrôle.

 

L’indépendance professionnelle comme source d’épanouissement personnel

Concomitamment à son travail elle se forme à la communication non violente, à la thématique du leadership, elle valide une certification de coach. Après 32 années d’activité sur la scène européenne elle prend alors une décision charnière : quitter son entreprise pour s’adonner à une autre vie professionnelle. Un choix lourd de conséquences sur le plan patrimonial, puisqu’alors âgée de 53 ans, elle consent :

  • À accepter une division par 4 de sa rémunération ;
  • À abandonner les bénéfices de la confortable retraite chapeau qui lui était promise ;

L’essentiel étant alors ailleurs : boucler sa carrière sur une note entrepreneuriale, ne pas être « placardisée » à l’approche de ses 60 ans, jouir de la vie, bénéficier d’un emploi du temps mieux maîtrisable, profiter pleinement de ses filles. Bref, se sentir libre d’impacter comme bon lui semble.

En 2017, Lou crée donc sa structure de conseil sous la forme d’une SASU. Elle se spécialise dans les domaines du coaching individuel et collectif ainsi que dans le secteur de l’outplacement[1]. Très rapidement les premiers clients affluent, bien plus rapidement qu’elle ne l’avait anticipée d’ailleurs. La période vertigineuse du COVID vient l’inquiéter sérieusement puisque de nombreuses sessions de coaching sont annulées par ses clients. Cette période de stress conduit Lou à opérer différents changements quant aux personnes figurant autour de la table de ses « conseillers stratégiques ». Expert-comptable, Notaire, Conseil en organisation patrimoniale : c’est l’heure du mercato.

Cette redistribution des rôles est ainsi l’occasion de mettre à plat plusieurs compartiments du patrimoine de Lou.

 

Le facteur temps : comme indispensable à une réorientation stratégique globale & circonstanciée

En guise d’hors d’œuvre, l’adéquation de son statut social (Présidente d’une SASU) est passée au crible. En l’espèce, la nouvelle rémunération de Lou (110 000 €) présente un coût de production entreprise de 193 000 € une fois l’ensemble des charges sociales prises en compte. La même rémunération nette livrée par une SARL engendrerait un coût de production entreprise de l’ordre de 156 000 €. Guidée par les économies substantielles qu’engendreront un tel changement de forme sociale (37 000 € par an !), Lou décide de modifier sa SASU en EURL. Son enrichissement s’en trouve bien meilleur puisqu’elle dispose alors du choix suivant :

  • Se livrer une rémunération bien supérieure à celle actuelle, tout en conservant un coût de production identique ;
  • Ou bien faire le choix de thésauriser les économies réalisées de manière annuelle ;

A défaut de besoin de revenus complémentaires elle optera pour cette seconde alternative bien plus intelligente au regard de sa situation d’ensemble.

Certes, l’évolution de la forme sociale emportera une légère diminution de ses pensions de retraite futures. Néanmoins, cette contraction à venir (évaluée à -5,5% par an) n’est en rien comparable avec les économies sociales réalisées en phase d’activité (de l’ordre de -20% par an). In fine, cette réorganisation professionnelle participe pleinement à l’accélération de l’enrichissement patrimonial de Lou.

Pour plat de résistance, Lou a mené un repositionnement d’ensemble de son patrimoine. En effet, à l’appui du nouveau pool de conseils l’accompagnant, elle a pris conscience de la dangerosité de la concentration de son patrimoine. En l’espèce, 80% de son patrimoine était à l’époque placé en actifs immobiliers. Un constat résultant de deux facteurs : l’héritage de l’éducation familiale d’une part, et la volonté de mettre littéralement ses filles à l’abri d’autre part. Ce travail portant sur la consistance même de son patrimoine est alors l’occasion pour elle de découvrir de nouveaux terrains d’investissement, qui par ailleurs se révèlent mieux adaptés à ses besoins et attentes personnelles : dettes privées, obligations d’entreprise, PER, contrat de capitalisation, fonds structurés, solutions garanties en capital, … Ce remaniement est salutaire puisqu’il permet de rééquilibrer le patrimoine global de Lou entre les principales classes d’actifs que sont : les actifs immobiliers, les actifs financiers et le private equity (autrement appelé le « non-coté »). En parallèle, Lou planifie des arbitrages patrimoniaux de certains de ses actifs immobiliers en fonction de différents facteurs, objectifs et échéances de temps afin de conférer à son projet de réorganisation une dimension temporelle et durable.

Pour sceller ce festin de chef, Lou optera en dessert pour une stratégie d’anticipation globale de son patrimoine. Cet aspect technique de la gestion de ses affaires sera à la source d’importantes économies de succession pour ses filles, toujours dans l’idée de les « mettre à l’abri ». Cette stratégie de longue haleine l’amènera à réaliser des dons manuels de sommes d’argent à ses héritières, à analyser le fonctionnement des principaux canaux de transmission existant en droit français, à déplafonner volontairement les placements réalisés jusqu’alors en assurance-vie, à mener des donations en faveur de ses enfants, à jouir des vertus découlant du démembrement de propriété, … En définitive, l’ensemble des opérations concrétisées dans le cadre de cette stratégie successorale permettra aux filles de Lou de disposer d’un patrimoine net majoré de plus de 500 000 € en cumulant les économies fiscales réalisées, le bénéfice des libéralités dont elles ont bénéficié ainsi que les atouts économiques et fiscaux des modes de détention retenus. De quoi rendre cette fin de repas bien plus digeste et savoureuse !

 

Désormais, Lou est bien plus sereine puisque ses principaux objectifs sont atteints. Elle est fortement sollicitée sur le plan professionnel au point de devoir refuser des demandes d’accompagnement, elle projette de travailler au-delà de la retraite tout en ciblant un rythme d’activité allant decrescendo, son patrimoine est à la fois mieux diversifié et plus en phase avec ses attentes. Qui plus est, les opérations menées lui permettent de se sentir plus libre maintenant que ses filles ont grandies, qu’elles sont indépendantes financièrement, et qu’elle les sait à l’abri du besoin lorsqu’elle disparaîtra. C’est désormais l’occasion pour elle de se projeter vers un nouveau lieu de vie, moins citadin et plus reculé, afin de profiter de l’essentiel : la nature et ses proches.

 

[1] Reclassement externe : processus d’accompagnement de certains salariés vers un emploi en dehors de leur entreprise d’origine (à la suite d’un licenciement économique, d’un rapprochement de sociétés, d’un départ volontaire d’une entreprise à un âge avancé, …).

 

 

 

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